L'Abbaye cistercienne de la Merci-Dieu


Fondée au XIIème siècle, au bord de la Gartempe, à proximité

du confluent de cette rivière avec la Creuse. Les possessions

de cette abbaye s’étendirent surtout en Poitou et en Touraine

 

Carte de Cassini : la Mercy dieu, le Port de la Mercy dieu, Posay le vieil, le Bois d’Apres
Carte de Cassini : la Mercy dieu, le Port de la Mercy dieu, Posay le vieil, le Bois d’Apres

Aux origines de l’abbaye de Notre-Dame de la Merci-Dieu
1151 : La Merci-Dieu est une ancienne abbaye cistercienne du Moyen Âge construite en 1151 grâce à un don d’Eschivard Ier, Baron de Preuilly. Il donne la terre de « Becheron (premier nom de l’abbaye) sur l’ancienne paroisse de Poizai le Viel. Fondée postérieurement à l’abbaye de l’Etoile (1124), elle a entretenu d’excellents rapports avec celle-ci, ainsi qu’avec les religieux de l’abbaye de Fontgombault (1091).
L’installation se fait, comme pour les autres abbayes, dans un lieu reculé, une clairière à défricher, près d’un point d’eau.


Des ordres bénédictins qui évoluent
L’ordre cistercien, créé à Cîteaux en 1098, par Robert de Molesmes, est né suite aux critiques formulées à l’encontre de l’ordre de Cluny (né en 909) : trop de fastes,
éloignement des règles d’humilité, de pauvreté, de charité.
Comme au siècle précédent, des hommes, des femmes, épris de spiritualité se tournent vers la vie monastique de l’ordre de Cîteaux.
L’ordre cistercien se développera surtout sous l’impulsion de Bernard de Clairvaux (1115). Ce mouvement aura une influence de premier plan dans les domaines intellectuel ou économique ainsi que dans le domaine des arts et de la spiritualité

Les biens de la Merci-Dieu s’accroissent
Divers dons enrichissent l’abbaye de la Merci-Dieu. Des granges à Plain-Bois, Oiré, des terres de Monceaux, Saint-Senneri, (orthographe de l’époque) des rentes de blé, des droits de passage de pont (La Roche).
Les seigneurs de Chauvigny, de Pleumartin, de Saint-Maure, de Preuilly, de La Puye, de Châtellerault sont de généreux donateurs.
Ce sont particulièrement les seigneurs de Preuilly, comme Geoffroy IV, baron de Preuilly, qui en 1235, dispense l’abbaye de nombreuses charges féodales, leur donne le droit de pêche dans tous ses étangs et dans la Gartempe.
Tous ces privilèges procurent des revenus auquel il faut ajouter la jouissance de divers droits et redevances dans les paroisses de Vicq, Izeure, Preuilly, La Guerche et Pleumartin.

 

Le moulin de la Merci-Dieu. Carte postale de Jules Robuchon (1840-1922)
Le moulin de la Merci-Dieu. Carte postale de Jules Robuchon (1840-1922)

A la Merci-Dieu : des bâtisseurs
Les cisterciens ont été de grands bâtisseurs. L’art de bâtir s’exprime dans des formes sobres, d’une grande simplicité.
Dans l’église, la chapelle, le monastère de la Merci- Dieu, on trouve peu de sculptures mais une simplicité dans les formes poussée à l’extrême. L’église possédait des reliques et une chapelle du Saint Sépulcre.

Peu de vestiges datant du XII° siècle sont parvenus jusqu’à nous. L’abbaye a souffert des guerres (guerre de Cent ans, guerres de religion, Révolution) et de la mauvaise gestion des abbés. Elle a sans doute servi de carrière.


La vie des moines à l’abbaye
Dans l’abbaye, perdue au milieu des bois, des landes et des friches, les moines s’attellent à un immense travail de construction et de mise en culture des terres environnantes. Ce sont les valeurs d’ascétisme et de travail qui sont privilégiées.

 

Tôt le matin, les douze moines, habillés de blanc, vont aux champs ou en forêt. Ils défrichent et labourent de leurs mains, aidés par des frères laïcs, les convers.
Rythmé par les saisons, leur labeur suit la lumière du soleil. C’est en été qu’ils s’activent, et pendant la moisson entre la messe et le coucher du soleil. Outre les travaux des champs, moines et frères convers s’occupent aussi de l’élevage (boeufs, porcs, volailles) du moulin à grains, du verger et du vivier.
C’est surtout la prière qui organise la journée. En été, les mâtines sonnent à trois heures du matin, chant grégorien et murmures des prières bourdonnent dans l’église.
Les religieux prêtres ne sortaient pas de l’enclos du monastère. Il était défendu aux religieux de boire dans leurs chambres ou dans les tavernes voisines. Le repas, frugal, se compose de légumes cuits, de fromage et de pain, de mauvais vin. L’eau est souvent impropre à la consommation, la viande est rare.
Les femmes ne pouvaient entrer que dans l’église, le choeur leur demeurait interdit.

 

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